Pour son engagement extrêmement précieux pendant de nombreuses années dans le développement d'une entraide efficace des sourds en Suisse romande et dans toute la Suisse.

Depuis 1973, elle s'est engagée pour l'autonomie et l'autodétermination. D'abord elle a effectué des recherches sur la linguistique et la structure de la langue des signes à Paris et à l'université Gallaudet à Washington. Sur cette base, elle a développé de manière compétente et convaincante une structure de la Langue des signes française LSF. Avec cette base, Marie-Louise Fournier a redonné aux sourds leur voix et leur confiance en eux. Elle a ensuite assumé volontiers d'importantes fonctions de direction.

Dans le conflit entre l'aide spécialisée et l'entraide et lors de l'abandon de l'Association romande pour le bien des sourds (ASASM), elle a préservé la poursuite du travail pour les sourds grâce à sa méthode de travail calme et réfléchie. Sous sa direction, la Fédération suisse des sourds a pu reprendre et développer le travail associatif régional et les offres de prestations de l'ASASM. La structure de la FSS romande a été renouvelée jusqu'à la création du Centre culturel des sourds et l'engagement du directeur sourd et des employés. La formation d'interprètes en langue des signes a pu être lancée.

Dès 1987, Marie-Louise Fournier a pu mettre à profit ses compétences linguistiques dans la rédaction du journal des sourds ‹Le Messager› de l'ASASM et, dès 1992, établir son propre journal associatif ‹Sourd Aujourd'hui› en tant que directrice de rédaction. En tant que membre du comité directeur pendant de nombreuses années et première présidente sourde de la Fédération suisse des sourds régionale puis nationale, elle a pu réaliser de nombreux progrès et initier des développements nationaux pour une entraide autonome. Dans son canton d'origine, le Valais, elle a également développé l'association des sourds pour en faire une compétence d'entraide reconnue.

La Fédération suisse des sourds remercie Marie-Louise Fournier pour son engagement durable et persévérant en faveur des sourds et de leur entraide en lui décernant le Prix VISIO et lui exprime ainsi son estime. Nous lui exprimons nos sincères remerciements et notre profonde reconnaissance.

Grâce à Ernst Casty, la communauté des sourds a acquis une grande visibilité avec ses efforts d'intégration dans la société et sa lutte pour la reconnaissance politique. Bien que son engagement ait eu lieu principalement dans les Grisons, son objectif a toujours été d'obtenir des résultats positifs pour toutes les personnes malentendantes en Suisse. Il s'est notamment concentré sur la reconnaissance de la langue des signes dans le quotidien politique et scolaire de la société. Il a obtenu l'ancrage légal de la langue des signes dans les mesures de soutien de l'Enseignement spécialisé  du canton des Grisons. Le financement de la langue des signes par le canton dans le domaine scolaire a ainsi été assuré.

Grâce à son engagement persévérant et à ses compétences sociales, Ernst Casty a conduit à la reconnaissance de la Fachstelle Bilinguale Bildung par le canton des Grisons. Son objectif était d'obtenir un ancrage largement soutenu auprès des organes politiques et du service de pédagogie curative.

Dès le début, il a agi en tant que spécialiste de la construction du centre de formation Fontana Passugg, initié par des sourds, et a ainsi permis une vague de soutien unique et des rencontres avec des personnalités extérieures et des politiciens sur ce projet. Aujourd'hui encore, cela a un effet positif sur la conscience de soi des sourds dans toute la Suisse.

Depuis ses années de jeunesse et pendant son temps libre, Ernst Casty s'est engagé pour l'intégration des sourds dans les intérêts des associations et des lieux de travail entendants.

Par son engagement admirable, Ernst Casty a toujours entraîné des répercussions dans d'autres cantons et au niveau national. Pour la Fédération suisse des sourds, son engagement est un rôle de pionnier en ce qui concerne l'éducation sans barrières de tous les malentendants en Suisse.

Par son action et son engagement personnel, il a toujours fait passer les préoccupations légitimes des sourds avant les objectifs des institutions dans le domaine du handicap auditif.

En lui décernant le Prix VISIO, nous ne faisons pas qu'exprimer notre estime à Monsieur Ernst Casty, nous lui exprimons aussi nos sincères remerciements et notre grande reconnaissance.

Depuis 1965, Annemarie Notter a occupé sans interruption des postes de direction dans différents comités de l'entraide des sourds et du sport des sourds. Elle a commencé comme actuaire du club sportif des sourds de St-Gall, a fondé la gymnastique féminine. Elle a été rédactrice des nouvelles du club de sport des sourds de Zurich. Elle a fait partie du comité d'organisation de la mémorable journée des sourds de 1991 à St-Gall. Elle a assumé pendant 10 ans la présidence de l'association sportive des sourds d'Olten. Enfin, elle a été responsable de la direction de la commission du jury du Prix VISIO de 2002 à 2016.
En tant que mère de deux enfants sourds, elle s'est également engagée dans l'association régionale des parents d'enfants malentendants de Suisse orientale. Elle a pu faire entendre les préoccupations des parents et des enfants sourds et malentendants et susciter la compréhension pour la langue des signes. Elle a participé à la commission des problèmes psychosociaux de la SVG. Elle a toujours servi de pont entre deux mondes et cultures de communication différents. Elle a mis à profit sa fibre sociale en s'occupant bénévolement de personnes sourdes-aveugles, de personnes âgées et du centre de rencontre pour femmes.

Annemarie Notter a toujours agi dans l'ombre. C'est justement sa manière modeste de travailler qui a permis de maintenir les préoccupations des sourds toujours d'actualité et de toujours mettre la communauté des sourds au premier plan dans les commissions spécialisées et dans les organes politiques. Sa force consistait également à agir en silence derrière des personnalités sourdes de premier plan, en tant que soutien dans l'administration.

Grâce à Patricia Hermann-Shores, les profils professionnels liés à la langue des signes ont acquis un profil visible et fondé qui est également respecté par d'autres institutions de formation. La mise en place d'objectifs à long terme et la garantie financière de la formation de formateurs et d'interprètes en langue des signes suscitent également beaucoup d'attention et de respect au niveau international.

Les sourds peuvent facilement s'identifier aux objectifs de ces formations et voient leur confiance en eux renforcée en tant que minorité linguistique.

Patricia Hermann-Shores s'occupe des langues des signes suisses sans interruption depuis 1991 et a été élue en 1992 à la direction de la formation des enseignants en langue des signes (FELS), puis des formateurs en langue des signes (AGSA). Elle a apporté une structure au programme de formation et d'examen, qui s'appuie systématiquement sur le potentiel de la langue des signes et sur les dernières connaissances linguistiques. Depuis 1995, elle codirige la formation d'interprètes en langue des signes. Grâce à son engagement, ces formations font aujourd'hui partie intégrante du programme de la Hochschule für Heilpädagogik (HfH) de Zurich.

Dans les comités et commissions les plus divers, Patricia Hermann-Shores s'engage avec beaucoup de compétence et d'habileté diplomatique pour l'engagement de spécialistes concernés en tant que professeurs et experts aux examens. Elle promeut ainsi la langue des signes suisse et le développement culturel qui l'accompagne. Elle a participé activement au développement d'une base de données pour la langue des signes suisse (Lexique LS et Media LS).

Son réseau international, ses différentes publications écrites et son immense présence devant un public de sourds et d'entendants ont contribué à la grande réputation que la Fédération suisse des sourds s'est forgée.

Ne jamais s'arrêter et se développer en permanence dans le domaine de la langue des signes et de la culture des sourds – telle est la devise de sa vie.

Jean-Charles Bichet est né le 2 mai 1960 dans le village agricole de Burtigny. Sourd de naissance, Jean-Charles a fréquenté l'école des sourds de Moudon pendant deux ans en 1965, avant de suivre une formation scolaire intégrative. Jean-Charles a ensuite entamé de brillantes études à la faculté de théologie de l'Université de Lausanne, qu'il a achevées en 1985 par une licence.

En 1988, il a été nommé ministre de la communauté protestante des sourds et malentendants de l'Église évangélique réformée du canton de Vaud, un poste qu'il occupe toujours aujourd'hui. Son épouse, Stéphanie Bichet-Remund, est catholique, et l'œcuménisme – le rapprochement entre catholiques et protestants – a toujours été au cœur de l'action de Jean-Charles. Il a su accompagner les personnes sourdes aussi bien dans des moments de joie (mariages, baptêmes, catéchisme, lectures bibliques, célébrations et rencontres) que dans des moments plus difficiles (hospitalisations, abdications). Mais Jean-Charles porte aussi en lui le souci de l'intégration sociale des sourds. Avec l'aide de sa femme, il a créé en 1999 le projet ‹L'Atelier Effata›, un atelier d'occupation pour les personnes sourdes. Cet atelier n'existe plus aujourd'hui, mais ce projet a pu trouver une suite heureuse avec la création du centre de jour pour sourds ‹Centre les chemain'S›.

Jean-Charles participe également à un groupe de travail sur la traduction de la Bible en langue des signes, initié par l'Alliance biblique française (ABF). Le résultat de cette collaboration a été la traduction de deux livres bibliques en langue des signes française : l'évangile de Luc en 2010 et le livre de Jonas en 2012.

Grâce à Elisabeth Hänggi, la Fédération suisse des sourds a acquis un profil visible dans différents médias et dans son engagement politique. Elle s'est engagée intensivement pour que les médias aient leur propre droit de regard rédactionnel et de participation dans le domaine de la surdité. Son action et sa participation à différents organes politiques ont renforcé la conscience de soi des sourds en Suisse et leur ont permis de s'exprimer.

Depuis 1965, Elisabeth Hänggi est liée sans interruption au mouvement d'entraide des sourds. Elle a eu le courage de négocier avec les institutions avec persévérance et beaucoup d'habileté diplomatique pour obtenir un droit de regard, une participation à la conception et à l'édition. Elle a contribué à la transformation du paysage médiatique des sourds sur le plan rédactionnel, dans les années de jeunesse, du Basler Klubspiegel au journal des sourds, SGBN-Nachrichten et visuell plus. Son engagement dans l'émission télévisée ‹Sehen statt Hören› à la télévision suisse a conduit à la participation rédactionnelle de la Fédération suisse des sourds et à des présentateurs sourds avec une compétence en langue des signes. Leur engagement pour le sous-titrage à la télévision a conduit à l'institution de télétexte TXT Bienne à des bases légales et à des engagements politiques de mise en œuvre. La Suisse est ainsi devenue l'un des pays avec la plus grande densité de sous-titrage au monde, ce qui a eu un grand retentissement international.

Son action et sa direction au sein de différents comités, comme par exemple en tant que co-présidente de la Basler Fürsorgeverein, ont toujours eu pour objectif d'adapter le travail institutionnel aux sourds et de les mener vers l'autonomie, ainsi que d'entretenir le partenariat.

Avec le SGB-FSS PRIX VISIO 2014, nous n'exprimons pas seulement notre estime à Elisabeth Hänggi. Nous lui adressons nos sincères remerciements et une profonde reconnaissance.

Né dans une famille d'entendants, Walter Zaugg est devenu sourd à l'âge de cinq ans par suite d'une méningite. Cela ne l'a pas empêché de commencer sa carrière sportive à l'âge de 16 ans au GSV Zurich. Très tôt, il s'est engagé dans des fonctions bénévoles au sein du comité directeur du GSV Zurich ainsi qu'en tant que membre et président du comité d'organisation des manifestations du jubilé. C'est avec une grande passion qu'il a dirigé la présidence de la SGSV-FSSS tout en étant gérant bénévole pendant 15 ans. Grâce à sa force dans la pensée et l'action stratégiques et opérationnelles, il a conduit le sport de masse et de compétition des personnes sourdes et malentendantes à une base largement reconnue. Les événements sportifs qu'il a co-organisés et organisés de manière professionnelle ont apporté au sport suisse des sourds beaucoup de reconnaissance et d'estime dans le sport des sourds et des handicapés, au niveau national et international. Les Deaflympics d'hiver de 1999 à Davos ont été un point culminant de son travail. Le cadre culturel a été organisé pour la première fois en collaboration avec la Fédération suisse des sourds. Comme signe de l'union des organisations d'entraide des sourds dans les domaines de la culture et du sport, il a fondé avec la Fédération suisse des sourds le magazine fais-moi signe. Ses mérites sont si nombreux qu'il est impossible de les énumérer tous. Walter Zaugg est resté jusqu'à la fin de sa carrière professionnelle un talent d'organisateur et un passionné de sport.

Après sa scolarité, Ivana a travaillé pendant 10 ans dans l'entreprise de construction de son père à Mendrisio, puis elle a été engagée comme employée qualifiée par la Banca del Gottardo à Lugano, où elle a travaillé pendant 25 ans. Sa parfaite intégration dans la société des entendants n'a pas fait oublier à Ivana son identité de personne sourde. C'est pourquoi elle a adhéré à la Società Silenziosa Ticinese dei Sordi (SSTS) et au Gruppo Audiolesi de Bellinzone et a appris la langue des signes italienne à partir de zéro.

De 1984 à 1991, elle a été rédactrice en chef de la revue ‹Oasi›. Cette publication est conservée à la Bibliothèque nationale suisse à Berne. Mais Ivana a aussi beaucoup voyagé pour représenter les associations, d'autant plus qu'elle a été élue en 1996 par la SSTS et le Gruppo Audiolesi pour les représenter tant auprès de la Fédération suisse alémanique que de la Fédération romande des sourds. Une étape importante, notamment en vue de la création d'un secrétariat pour les sourds tessinois auprès du Centro per Persone Audiolese (CPPA) à Massagno. La vision d'Ivana allait toutefois bien au-delà du secrétariat. Un groupe de travail a d'abord été mis en place pour lancer la création d'une fédération des sourds de Suisse italienne. Celle-ci a eu lieu officiellement le 6 février 2000 à Giubiasco. Ivana a été élue de manière méritoire première présidente de la nouvelle fédération tessinoise, dont l'abréviation est ‹FSS-RI›. Elle est restée en fonction jusqu'en septembre 2006, date de la création de la Fédération suisse des sourds dans sa forme nationale actuelle.

Après avoir démissionné de ses fonctions, elle a obtenu avec beaucoup de courage et de détermination une maturité gymnasiale avec spécialisation en travail social à l'Institut F. Alberghetti à Imola, en Italie. Conformément aux attentes, elle a obtenu son diplôme avec succès et a été admise en 2009 à l'université de Trente pour des études de sociologie, qu'elle continue à suivre avec détermination et une persévérance admirable. Ivana est un exemple à suivre pour tous les jeunes et moins jeunes sourds qui aspirent à une formation supérieure.

Après sa formation initiale de laborantine, Anna Leutwyler a changé d'orientation professionnelle après un voyage de trois mois en Afrique. De retour en Europe, elle a repris ses études et a suivi une formation de pédagogue en gymnastique, puis d'assistante sociale. Entre 1986 et 2009, Anna Leutwyler a appris à connaître le monde des malentendants et des sourds en travaillant au centre de conseil zurichois pour les sourds et les malentendants, d'abord comme conseillère sociale, puis comme responsable du centre. Très engagée, elle a lutté sans relâche pour les intérêts des sourds. C'est grâce à elle que le premier poste rémunéré a été créé au sein de la Fédération suisse des sourds en 1987. De son côté, Félix Leutwyler, malentendant à la suite d'un accident au service militaire, a longtemps travaillé comme éducateur social.

En 1984, il a abandonné son activité professionnelle pour se consacrer à sa véritable passion, l'écriture.  Il a ouvert un bureau d'‹écrivain public‹›, le seul à ce jour dans la ville de Zurich. Une partie de sa clientèle de l'époque était sourde. En 1989, après un accident cardiaque, il a décidé de mettre en place un service pour les sourds rencontrant des difficultés en allemand. Il a ainsi posé la première pierre de l'école de langues DIMA au Gehörlosenzentrum de Zurich, qu'il dirige depuis 2004. Sa femme Anna s'occupe de la recherche de fonds depuis 2010.

Dans le sport, Toni Koller n'a cessé d'élargir ses fonctions. Il a été entraîneur de l'équipe nationale de football, vice-président de la SGSV-FSSS, président de l'association sportive des sourds de Bâle, moniteur de ski de la SGSV-FSSS et membre du comité de l'équipe de ski des handicapés, ainsi que délégué technique de l'ICSD (l'institution qui organise tous les événements sportifs internationaux pour les sourds, comme par exemple les Deaflympics).

Sur le plan culturel, il s'est particulièrement investi dans le domaine des médias. De 1985 à 1993, il a été présentateur du journal télévisé de l'émission ‹Sehen statt hören› (SSH) et en 1994, il a succédé à Elisabeth Hänggi à la tête de la commission TV, qu'il a dirigée jusqu'à la dissolution de l'émission SSH. Il y a encore bien d'autres activités qui le caractérisent, mais on se contentera de dire qu'il a beaucoup œuvré pour la diffusion du vidéophone dans toute la Suisse.

En voici un petit résumé : 1974-1979 Association des sourds du Valais, trésorier, secrétaire et vice-président ; 1981 entrée au comité de la Fédération sportive suisse des sourds (FSSS) 1982–1993, vice-président et membre du comité d'organisation des championnats d'Europe : tennis 1983, ski 1985, cross-country 1987, athlétisme 1995. Premier speaker de l'émission de télévision ‹Ecoutez-Voir›, devenue ensuite ‹Signes›, de 1981 à 1989. Président de la FSS-Région romande (FSS-RR) de 1987 à 1991, membre du comité de l'ASASM (Association suisse d'aide aux sourds). Premier militant et grand défenseur de l'autonomie des sourds jusqu'à l'indépendance de la FSS-RR et la reprise de la plupart des activités de l'ASASM lorsque celle-ci a été dissoute.

Peter Hemmi a fondé l'équipe de tournage ‹Etoile›, tous des acteurs non professionnels, et a créé le film : «L'erreur est-elle excusable ?». En 6 ans de travail bénévole, 6 scènes ont été créées, dans lesquelles les sourds sont désavantagés. Le film a également été diffusé trois fois sur TV-DRS. La dernière grande production a été ‹Tanz der Hände›, où Peter Hemmi était coproducteur. En tant que fondateur de la première commission TV ‹Sondertelevision für Gehörlose›, il s'est battu pour avoir sa propre émission TV ; à l'époque, il n'y avait pas de sous-titres, rien pour les sourds et pourtant ils devaient payer la totalité des redevances TV.

Peter Hemmi a siégé dans de nombreuses commissions et organes de la région de Zurich et s'est engagé pour la langue des signes. Parmi ses points forts, il dessinait des images / caricatures qui faisaient réfléchir et sourire. Peter Hemmi a été honoré pour son engagement de longue date et extrêmement précieux en faveur d'une culture des sourds et d'une autodétermination et d'une participation efficaces de l'entraide des sourds.

Walter et Verena Gamper ont créé le seul village de sourds en Suisse à ce jour, à Turbenthal/ZH, qui permet aux habitants sourds de ce village d'organiser de manière autonome toutes les fonctions de la vie quotidienne, en fonction de leurs possibilités.

Walter et Verena Gamper (entendants) ont fait preuve de courage dans leur action. Ils ont encouragé l'autodétermination des modes de communication, en particulier l'utilisation et la promotion de la langue des signes. Des collaborateurs sourds ont été engagés en plus grand nombre et de manière ciblée afin d'atteindre les objectifs fixés.

Il a été l'un des premiers sourds de la commission ASASM à s'engager pour la mise en place de cours de langue des signes. Passionné d'entomologie (étude des insectes) et explorateur amateur, il a décrit dans deux livres ses voyages en Amazonie et en Papouasie-Nouvelle-Guinée. Ses nombreuses conférences en langue des signes, en Suisse et à l'étranger, ont montré que les sourds pouvaient aussi réaliser leurs rêves.

Son talent d'improvisation, ainsi que son énorme persévérance, sont liés à ses activités en Bolivie, qu'il exerce depuis environ 20 ans dans des conditions difficiles. Pratiquement à partir de rien, il a mis en place une formation scolaire de base pour les jeunes sourds de la lointaine Bolivie avec des moyens financiers modestes. Après de nombreux obstacles, des formations plus poussées ont pu être mises en place, comme par exemple un apprentissage professionnel pour les jeunes sourds. De cette manière, Andreas Kolb a énormément favorisé l'estime de soi et la valorisation des personnes sourdes en Bolivie. Avant d'émigrer en Bolivie, Andreas Kolb a exercé pendant quelques années une influence exemplaire sur les sourds suisses grâce à ses performances sportives en athlétisme et en course de terrain.

12 ans secrétaire de l'Etoile Sportive des Sourds Lausanne qui a donné naissance à l'Association des sourds vaudois. Président de l'association des ex-scolaires de Moudon pendant 22 ans, correspondant des journaux pour sourds ‹Le Messager› et ‹Sourd aujourd'hui›. Membre du comité de l'ASASM et pionnier du Centre culturel des sourds de Lausanne, d'abord comme membre, puis comme président. A aidé la FSS-RR à s'installer dans ses premières années en mettant à disposition des salles et des locaux pour les réunions.

Depuis 1970, Rolf Zimmermann, malentendant, s'est engagé sans interruption pour la cohabitation et la collaboration efficace des sourds dans les associations et les comités. Lors de la première ‹Journée des sourds› publique à Saint-Gall en 1991, il a été membre du comité d'organisation, secrétaire et responsable des relations publiques et de la publicité. Pendant 5 ans, il s'est également engagé pour un centre pour sourds à St-Gall. De 1975 à 2003 (pendant 28 ans), il a été directeur de cours dans différents séminaires de la SGB DS. Depuis 1993, il est membre fondateur et président du premier centre de formation pour sourds, malentendants et sourds-muets, la coopérative Fontana Passugg GFP.

Fondateur de l'association des ex-élèves du Guintzet qui a donné naissance à l'Association des sourds de Fribourg ; fondateur de l'association Les Rangiers qui a donné naissance à l'Association des sourds du Jura. Est entré à la Fédération suisse des sourds en 1967 et l'a présidée jusqu'en 1979, date à laquelle il a été élu président d'honneur. Pionnier énergique du mouvement des sourds. Durant son mandat, il a exercé des pressions pour que le téléphone écrit, premier pas vers l'autonomie des sourds, puisse être utilisé plus rapidement.

Urs Linder (entendant et fils de parents sourds) a toujours su rester à la pointe de la technologie et réaliser de nouveaux développements très utiles. Pour lui, l'amélioration précieuse et durable de l'autonomie communicative et de l'intégration des sourds a toujours été importante et c'est pour cela qu'Urs Linder a été honoré.

Depuis 20 ans, elle s'engage intensivement pour la diffusion de la langue des signes ainsi que pour la formation d'interprètes en langue des signes et de professeurs de langue des signes. Ce mouvement d'émancipation a renforcé la conscience de soi des sourds en Suisse et leur a permis de prendre la parole. Felix Urech est lié sans interruption à l'entraide des sourds depuis 1969. Il a eu le courage de publier les premières thèses sur la langue des signes à une époque fortement orientée vers le langage parlé et de faire les premiers pas vers sa reconnaissance. Il les a défendues à l'extérieur avec une conviction admirable.

On ne peut pas tout énumérer, mais voici quelques dates :
– Bündner Gehörlosenverein : Membre du comité directeur et, à partir de 1975, président
– Bündner Hilfsverein für Gehörlose : Membre du comité directeur
– Fédération suisse pour le bien des sourds : Membre du comité directeur, vice-président, co-président
– Conseil des sourds de la SVG : membre du comité et président à partir de 1979
– Fédération suisse des sourds : membre du comité, vice-président à partir de 1976, président à partir de 1979
– Il a été l'un des militants et membres fondateurs de la coopérative Fontana Passugg GFP, le centre de formation pour sourds et malentendants.

Dr Benno Caramore s'est engagé pour la langue des signes dans l'enseignement à l'école professionnelle et a formé des interprètes à la HfH. Il était l'un des rares professionnels de la surdité à participer aux différentes manifestations de l'entraide des sourds et à faire preuve de solidarité.

Le Zürcher Gehörlose Mimenchor a été créé à l'époque par le ministère protestant. Objectif : représenter l'histoire biblique en images. Durant toutes ces années, le Mimenchor a donné des représentations couronnées de succès en Suisse et à l'étranger. Rolf Ruf a fait appel à des mimes renommés tels que Marcel Marceau, Samy Molcho et d'autres, conférant ainsi au Zürcher Mimenchor un caractère professionnel. Par ailleurs, Rolf Ruf a fourni un travail bénévole considérable en tant qu'architecte sourd.

Heinrich Beglinger a pratiquement sauvé les archives de l'école de logopédie de Münchenbuchsee/BE, dans lesquelles se trouvaient de nombreuses boîtes de matériel non archivé. Il appelait cette dernière ‹tante riche›, car beaucoup de choses inconnues des sourds y étaient cachées. Avec un grand engagement, Heinrich Beglinger a soigneusement archivé - bien au-delà de l'engagement normal d'un archiviste. En outre, sa participation à différents comités (p. ex. actuaire de la Fédération sportive des sourds de Suisse) et commissions a toujours été un atout grâce à ses réflexions claires.

En tant que femme sourde, elle a fait partie de nombreuses commissions, par exemple la commission de télévision pour une émission spéciale sur les sourds et a été collaboratrice bénévole du centre de consultation pour sourds et du ministère des sourds à Zurich. En 1969, elle a été la première femme sourde à siéger au comité de la SVG (aujourd'hui sonos) ; à l'époque, les réunions se déroulaient sans interprète. Margrit Tanner s'est également engagée pour les personnes âgées sourdes. Elle s'intéressait aussi beaucoup à l'art et était elle-même une artisane douée. Elle était active dans le chœur de mimes.

Beat Kleeb a été le premier président à s'engager pour la diffusion de moyens de communication visuels pour les sourds. En d'autres termes : Beat Kleeb a été le premier président et cofondateur de la GHE-CES (Genossenschaft Hörgeschädigten Elektronik), de la fondation PROCOM, c'est-à-dire du relais téléphonique, aujourd'hui aussi du relais d'interprètes, et il s'est battu politiquement pour les pages TXT ainsi que le sous-titrage des émissions de télévision pour les sourds. Beat Kleeb a été le premier président sourd de l'association professionnelle SVG. Il a également participé pendant de nombreuses années au comité directeur de la Fédération suisse des sourds de l'époque.

Dr Penny Boyes Braem s'est mariée à Bâle et a été surprise de voir à quel point la LS était peu étudiée et existait en Suisse. Elle a immédiatement collaboré avec des personnes sourdes, a mis en place avec son mari le centre de recherche sur la LS, a organisé des fonds pour certains projets. C'est à son initiative que l'‹Association pour le soutien du centre de recherche sur la langue des signes› a été créée. Grâce aux vastes travaux de recherche et à la sensibilisation des sourds, les formations de cours de langue des signes et d'interprètes en LS ont pu être lancées. Elle a été honorée pour cet immense effort.

Le foyer devait se débrouiller avec peu de moyens financiers. Ils ont même investi des fonds propres dans l'entreprise. Leur objectif était que les sourds puissent se sentir bien dans la maison de retraite et ne pas s'isoler.

Emmy Zuberbühler a non seulement rédigé bénévolement les procès-verbaux des réunions du comité directeur de la Fédération suisse des sourds, mais elle a également servi d'interprète, y compris en français. Elle a courageusement relevé le défi en tant que première présidente de l'ancienne ‹Association pour le soutien du centre de recherche de la langue des signes›. Pour Emmy Zuberbühler, la solidarité vécue et le dévouement étaient le but de sa vie.

A l'époque, cela a été suivi avec beaucoup de scepticisme en Suisse alémanique. Il a eu le courage de s'intéresser à la langue des signes pour l'enseignement scolaire. Il a été le premier directeur d'école à nommer des sourds, moyennant une petite rémunération (non bénévole), dans des commissions qui s'occupaient de la langue des signes. Il s'est engagé pour que les sourds aient leur mot à dire sur les questions scolaires.